Entretien avec M. Alexandre Rizk, Directeur de la Compagnie des Sources du
Liban qui produit la meilleure d’entre toutes les eaux nationales : Sannine
- Etat du secteur de l'eau. - octobre 2003
L'eau est considérée à
juste titre comme un bien extrêmement précieux et est l'objet de
bien des convoitises dans une région qui manque cruellement de cet élément
parfois qualifié de "stratégique".
Le Liban jouit du fait qu’il est le seul pays auto suffisant en eau au Proche-
Orient.
Cette semaine nous nous sommes donc penchés sur l’eau sous sa forme
la plus simple : celle que l’on boit.
Rencontre avec Monsieur Alexandre Rizk, directeur de la Compagnie des Sources
du Liban qui produit la meilleure d’entre toutes les eaux nationales : Sannine.
First Lebanon : Monsieur Rizk bonjour, pouvez vous nous expliquer comment
"naît" l’eau de Sannine ?
Alexandre Rizk : Nous la puisons dans les nappes phréatiques souterraines
qui se trouvent sous le mont Sannine. Ces nappes sont alimentées par les
eaux de pluie, par la fonte des neiges. |
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Cependant, le réseau de nappes et le cheminement des rivières souterraines
qui les relient sont très difficiles à identifier, on comprend aisément
pourquoi. Aussi, certains experts estiment qu’une partie des eaux qui alimentent
la région pourrait provenir de Russie !! Sans aller jusque là, on
peut raisonnablement estimer que la majeure partie provient des précipitations.
F.L : Chaque eau a des caractéristiques qui lui sont propres, qu’est
ce qui fait la particularité de l’eau Sannine ?
A.R : En fait l’eau de Sannine a plusieurs caractéristiques
principales. C’est une eau qui se démarque des autres par l’absence
totale de nitrites et de nitrates.
D’autre part sa composition est très stable et équilibrée,
elle ne varie que dans d’infimes proportion au cours des années.
Ceci vient en partie du fait que sa température dans les nappes phréatiques
ne varie pas. Les éléments chimiques et minéraux qui entrent
dans sa composition viennent du fait qu'elle s'écoule sur les roches basaltiques
et le grès qui caractérisent la géologie dans la région.
F.L : Quelle est votre production annuelle ?
A.R : Environ 1.5 million de caisses. L’eau est conditionnée
dans des bouteilles d’un demi litre, 1.5 litre, 2 litres et 19 litres pour
les fontaines. Nos capacités de production nous permettent de produire
près de deux fois plus.
Une partie de cette production est exportée vers la Jordanie, les Emirats
Arabes Unis, l’Arabie Saoudite, la Syrie et même, mais de manière
plus occasionnelle aux USA et en Australie.
F.L : On a pu constater que vous sponsorisiez certains événements,
quelle est votre politique dans ce sens ?
A.R : Et vous allez continuer à voir Sannine sur des événements
à venir !! Le marathon de Beyrouth par exemple entre parfaitement dans
le cadre de notre politique de sponsoring. D’une manière générale
le sport est un bon vecteur de communication pour un produit comme le notre. Notre
eau à une image haut de gamme, c’est légitime au niveau de
ses qualités propres mais pas au niveau de son prix..
En dehors du sport nous participons en tant que fournisseurs officiels ou sponsors
à des beach parties, des soirées, des concerts et tout ce qui est
« trendy », tendance.
Et nous soutenons des actions de reboisement au Liban ainsi que d’autres
opérations en faveur de la protection de l’environnement.
F.L : Très bien, parlez nous un peu des perspectives d’avenir
de votre société.
A.R : Tout d’abord nous avons équipé notre unité de
production d’une machine à la pointe de la technologie il y a assez
peu de temps. Nous avons préféré attendre de pouvoir obtenir
la dernière version de cet équipement avant d’en changer.
Nous travaillons aussi à de nouveaux packagings, à notre développement
à l’export et nous étudions d’autres possibilités
de diversification telles que les jus ou l’alimentaire.
Yann
Rotil
Beyrouth 25 octobre 2003 |
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