Entretien avec Rony Feghali, directeur de la société Al Ittihad
Al Watani pour en savoir un peu plus sur le secteur de l'assurance au Liban
Le secteur de l’assurance est un secteur
important au Liban et il a récemment connu des changements tant structurels
que législatifs. Entretien avec Rony Feghali, directeur de la société
Al Ittihad Al Watani pour en savoir un peu plus sur ce secteur.
First Lebanon : Nous allons partir du secteur de l'assurance en général
au Liban. Selon vous qu’est ce qui le caractérise ?
Rony Feghali :Sa caractéristique principale est qu’il est très
diversifié, la gamme complète des assurances est disponible sur
le marché. De plus, compte tenu de la géographie particulière
du Liban, avec des montagnes qui se jettent dans la mer, nous devons couvrir tous
les risques personnels que l’on rencontre plus souvent dans des pays à
la superficie bien plus grande. |
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F.L : Il y a beaucoup de sociétés d’assurance, y a t il
phénomène de concentration ?
R.F : Oui en effet, il y avait trop d’acteurs sur le secteur et l’état,
par une nouvelle législation, a imposé un capital minimum aux sociétés
d’assurance. Cela a contraint les plus petites d’entre elles à
se regrouper ou à vendre leur portefeuille à de plus importantes.
Le nombre global de sociétés s’en est trouvé diminué.
Pour une concurrence saine il faudrait que le nombre d’acteurs du secteur
chute encore d’environ 20%.
F.L : Régulations, nouvelle lois sur l’assurance obligatoire auto,
qu’est ce que cela change pour vous ?
R.F : La plus récente d’entre ces lois a rendu obligatoire l’assurance
auto pour les dégâts corporels. C’était devenu une nécessité
et il est certain que nous en arriverons à ce qui se fait dans les pays
européens par exemple, à savoir l’assurance auto pour les
dégâts matériels. En effet, c’est souvent un drame lorsqu’une
famille perd un véhicule et qu’elle doit à nouveau débourser
pour en racheter un.
On ne se rend pas assez compte que l’assurance est en fait là pour
aider et non pas pour contraindre.
Bien d’autres choses restent à faire notamment autour des risques
liés au travail et de l’assurance sur le lieu de travail. La loi
existe mais elle n’est pas ou peu appliquée, on manque des moyens
de contrôle et de sanction contre ceux qui n’assurent pas leurs employés
pour rendre cette lois efficace.
F.L : Faites nous le portrait de Al Ittihad Al Watani.
R.F : La société a été créée en 1947,
nous sommes actuellement dans le top 10 du secteur et nous travaillons à
un programme qui nous permettra d’augmenter nos parts de marché au
Liban. Pour développer le portefeuille, nous cherchons à réduire
nos coûts de manière à pouvoir faire baisser légèrement
le montant des polices et à reconsidérer nos relations avec les
courtiers.
F.L : Travaillez vous dans d’autres pays que le Liban ?
R.F : Oui, au Koweït, aux Emirats où nous avons des agences et en
Arabie Saoudite ou nous avons des correspondants. Pour l’avenir nous nous
intéressons au Qatar.
F.L : Qu’est ce qu’on peut vous souhaiter pour 2004 ?
R.F : Du cash flow, de la prospérité et un cadre légal plus
fort !!!
Beyrouth, novembre 2003
Yann Rotil
ebizproduction
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